Travaux (On sait quand ça commence) - Film de Brigitte Rouän
Travaux (On sait quand ça commence)
Film de Brigitte Rouän (2005)
Avec
Carole Bouquet
Jean-Pierre Castaldi
Aldo Maccione
Durée : 1h27 – Distribution : Métropolitan
Chantal est une avocate de gauche qui compte bien défendre coûte que coûte les immigrés clandestins. Elle joint les actes à la parole en décidant de refaire son appartement grâce aux immigrés en question. Ces travaux doivent lui permettre de se débarrasser d’un amant encombrant (Jean-Pierre Castaldi). On peut légitimement se demander quel est le lien entre des travaux et l’éviction d’un amant, si quelqu’un comprend quelque chose, ça m’intéresse. Il se trouve que les travaux vont prendre beaucoup plus de temps que prévu et que cela va poser beaucoup de problèmes.
Il est difficile de comprendre ce qui a poussé Brigitte Rouän à créer cette chose informe. En effet, elle part d’un postulat plutôt sympa qui prévoit de défendre les immigrés et de faire d’une petite comédie un message d’engagement qui, sur le papier, peut paraître touchant. C’est malheureusement un vrai naufrage auquel on assiste dans la mesure où rarement on aura vu un sujet aussi maltraité. L’idée est bonne mais pourquoi avoir pris un angle aussi naïf que celui emprunté par la réalisatrice. Cela se veut sensible et fraternel, ça n’égale au final même pas les pires comédies franchouillardes des années 80. Les poncifs se suivent et semblent avoir déjà été utilisés ici et là. Le scénario est totalement prévisible et s’embourbe définitivement au bout, et c’est rare, de dix minutes de films. De plus, les gags sont lourds et sans véritablement de fondements.
On pourrait également reprocher le jeu des acteurs avec une Carole Bouquet à la peine. Elle s’en sort convenablement avant de sombrer dans un surjeu que l’on ne peut même pas lui reprocher tant les dialogues sont peu subtils et la mise en scène peu originale. Les autres acteurs sont en total cabotinage, la palme revenant à Jean-Pierre Castaldi qui n’a jamais été un bon acteur et qui se surpasse dans le jeu nul et sans intérêt. Aldo Maccione est lui aussi très mauvais dans son rôle habituel d’italien hystérique mais cette fois fatigué et avec une surcharge pondérale visible, il esquisse son fameux déhanché qui a fait son succès mais le cœur n’y est pas.
Carole Bouquet vient de prendre
conscience de ce qu'elle tournait.
Il est amusant de retrouver Bernard Menez en inspecteur fatigué et Hugh Grant (eh oui) en voisin mais il n’ont rien à faire ici et la réalisation en est encore plus approximative. On ne comprend pas bien certains plans du film qui paraissent déconnecté du reste du film. Brigitte Rouän tente d’insuffler un peu de folie et de surréalisme dans cette comédie poussive (dont la scène géniale de départ avec une Carole Bouquet qui plaide tout en éxécutant une chorégraphie troublante) mais n’arrive qu’à renforcer le sentiment de grand n’importe quoi qui en ressort de manière dramatiquement nette.
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