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Le ciné de Gaël
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22 septembre 2008

Comme les autres - Film de Vincent Garenq

Comme_les_autres_afficheComme les autres
Film de Vincent Garenq (2008)

Avec
Lambert Wilson
Pilar Lopez de Ayala
Pascal Elbé

Durée: 1h33 - Distribution: Mars Distribution

Emmanuel (Lambert Wilson) est pédiatre et comme si ça ne lui suffisait pas de voir des gnards courir partout et chialer comme pas permis, il veut devenir père. le problème, c'est qu'il est homosexuel et que, jusqu'à preuve du contraire, c'est un peu compliqué de faire un enfant à son compagnon. Ici, le compagnon en question s'appelle Philippe (Pascal Elbé). Il est avocat et résolument pas d'accord pour devenir papa. Qu'à cela ne tienne, Emmanuel va se débrouiller autrement en utilisant une mère porteuse (Pilar Lopez de Ayala) rencontrée par hasard lors d'un accrochage en voiture. Celle-ci va venir habiter chez Emmanuel (c'est si simple parfois, pourquoi se compliquer la vie?) quand Philippe décide de quitter le domicile conjugual, lassé des frasques paternelles de son ami... Mais tout se gâte quand la poule pondeuse tombe amoureuse du pédiatre.

Le sujet de l'homoparentalité est abordé ici dans cette comédie qui est donc par définition totalement dans l'air du temps. On ne peut qu'applaudir le jeu des acteurs principaux puisque Lambert Wilson est très inspiré en homosexuel aux vélléités maternelles et que Pascal Elbé est terriblement troublant, surtout en robe d'avocat, dans son rôle de compagnon pas très camarade. Bien sûr, Pilar Lopez de Ayala, que je n'avais jamais vu précédemment, tient la corde en briseuse de ménages. Les rôles secondaires sont beaucoup moins intéressants car bien trop ancrés dans des stéréotypes fatiguants et faciles. C'est d'ailleurs ça qui gène le plus dans ce film.

L'idée bien sûr est intéressante mais il faut surtout de la finesse pour s'intéresser à ce terme. Et ici, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on atteint des sommets dans la facilité. Lambert Wilson veut des enfants et il ne peut pas en avoir? Pas de problèmes! Contre toute logique, il tente le tout pour le tout pour enfanter, du don de sperme de son ex qui pourtant est complètement contre à la bonne copine désespérée qui sort ses doudounes pour émoustiller Wilson, tout y passe même la sans-papier argentine que Lambert Wilson héberge sans vergogne (je suis peut-être méfiant mais moi je le ferai pas) dans sa superbe maison de Belleville. Ca me rappelle aussi que Philippe se casse et prend dit-il "Un petit meublé". Punaise! Un meublé comme ça à la Défense (on voit les tours par la fenêtre), c'est du sauvage.

Bref, on y croit pas vraiment et quand tout cela commence à baigner dans une simplification bêtasse, ça devient usant. Les débats s'accumulent et ça ne peut que désservir le film. Tout y passe et toujours sur le même modèle: l'homoparentalité a ses "pour" sur l'air de "Ah ben oui alors, la société doit évoluer" et a ses "contre" sur l'air inverse "Ah ben non alors, c'est contreeeeuh- nature". On y ajoute la mère porteuse, les sans-papiers (comme dans ce film, ce qui n'est pas bon signe), l'homosexualité contrarié, le mariage blanc, et ce jusqu'à la nausée. On malaxe, on gigote sans fin mais pas toujours de manière intéressante.
L'ensemble manque de justesse et de réalisme en ce qui concerne cette histoire d'adoption mais la triangulaire entre les trois acteurs principaux est bien plus subtile et intelligente, le problème c'est que ce n'est pas l'histoire principale, c'est que le film est vendu sur l'homoparentalité... Il faut croire que Kramer contre Kramer est aujourd'hui plus vendeur qu'un Jules et Jim version Pédale douce.

Comme_les_autres_pics
Pascal Elbé dans sa chambre de bonne.

C'est vraiment dommage car l'idée est bonne, la bonne humeur est communicative et les complications amoureuses, bien que trop simplifiées, auraient permis un vrai bon moment de cinéma. C'est un peu l'homosexualité expliquée aux hétéros, c'est rafraîchissant mais simpliste, intelligent quelquefois mais facile souvent.

**

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