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Le ciné de Gaël
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17 juin 2008

Serial mother - Film de John Waters

 

Serial_mother_afficheSerial mother
Film de John Waters (1994)

Avec
Kathleen Turner
Sam Waterson
Matthew Lillard

Durée: 1h35 - Distribution: Polar Entertainment

 

A Baltimore, on est heureux. La famille Stuphin peut en témoigner. Beverly est mariée à un dentiste charmant et attentionné (Sam Waterson), elle a de beaux enfants un peu trop fans peut-être de films d'horreur et des voisines vieilles mais souriantes. Cela dit, Beverly cache un petit secret, elle ne supporte pas la médiocrité et se sent obligée de l'effacer quand elle la voit. Ainsi, elle peut faire une fixette sur des détails insignifiants qui la rendent dingue. C'est ainsi qu'elle va massacrer pas mal de gens dans la joie avec l'admiration béate de pas mal de gens dont ses enfants.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Kathleen Turner s'éclate. Elle est pour ainsi dire en liberté dans cette comédie absolument déjantée où John Waters se fait un malin plaisir de dégommer une société américaine ridicule par tant de valeurs rétrogades et troublantes. Cette famille de cinglés représente certainement ce que John Waters déteste le plus avec en tête donc une mère de famille psychorigide comme rarement, excepté certainement Bree de Desesperate housewifes qui trouve indéniablement sa source dans le personnage de Kathleen Turner.

Le rôle de Beverly Stuphin ressemble à ce que l'Amérique est devenue car là est bien le sujet du film: un personnage plus que border line qui peut faire les pires atrocités sans que l'on trouve ça affreux. On s'offusque bien sûr mais c'est pour la beauté du geste, ne se lassant jamais d'admirer l'ignoble. Kathleen Turner trouve donc ici un rôle à sa mesure et Sam Warterson, le procureur général de New York Unité Spéciale, campe le rôle surprenant d'un mari surpris et dépassé. Les seconds rôles sont eux aussi très réussis avec en avant les deux enfants du couple (Matthew Lillard et Ricky Lake) qui jouent à la perfection les amateurs de films d'horreur qui voient pour ainsi dire leurs phantasmes se réaliser quand leur môman zigouille à coup de ciseaux, de téléphone et même de gigot.

Serial_mother_pics
Vous reprendrez bien un peu de gigot?

Les actions de l'ensemble des personnages sont cautions à reflexions car ils veulent absolument prouver leur pureté mais ne font que nous montrer le contraire. Cela donne lieu à des scènes hallucinantes avec par exemple cette scène d'amour magistrale entre Kathleen Turner et Sam Waterson ou encore l'exploitation des horreurs de leur mère par les propres enfants.
Tout ceci est subtil, plein de charme et d'acidité. C'est une comédie dérangeante car on y zigouille avec délectation mais on le fait aussi avec classe. C'est donc un anti Bernie (de et avec Dupontel que je veux d'ailleurs plus jamais revoir même si, ma prof de français de 2nde s'en rappelle peut-être, ce fut ma toute première critique de film) qu'il faut voir d'urgence.

*****

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