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Le ciné de Gaël

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13 décembre 2011

Agathe Cléry - Film d'Etienne Chatillez

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Fiche technique:

Agathe Cléry
Film d'Etienne Chatillez (2008)

Avec
Valérie Lemercier
Isabelle Nanty
Dominique Lavanant

Durée: 1h53 - Distribution: Pathé

Agathe Cléry (Valérie Lemercier) est une raciste d'envergure. Elle est cependant bombardée subitement directrice du marketing d'une grosse boîte de cosmétiques, comme quoi y a vraiment pas de justice...
Mais attention, c'était sans compter une maladie mystérieuse qui rend sa peau de plus en plus noire ce qui pour une raciste, vous en conviendrez, est un cauchemar, un cauchemar très con, mais un cauchemar quand même.
Elle voit alors sa vie basculer: son mec la quitte, son patron (Jean Rochefort) la vire, son propriétaire veut la mettre dehors. Elle se rend compte donc que, oh la la c'est dur d'être une personne de couleur dans ce vilain monde avec des vilains méchants racistes pas beaux qui font rien qu'à l'embêter. Heureusement, l'amour va surgir sous les traits d'Anthony Kavanagh... Oui, un malheur n'arrive jamais seul.

Le postulat de départ ne manque pas d'intérêt: une raciste doit se mettre à la place des gens qu'elle maltraite à longueur de temps pour se rendre compte qu'elle est une grosse conne et qu'il n'y a rien de mieux que la diversité. Jusque là, pas de problème, je signe et je ressigne.
Mais pourquoi donc Etienne Chatillez a t-il décidé de massacrer ce beau sujet pour en faire une dénonciation bétasse, schématique et maladroite?
Accouplement immoral entre la pub pour la MAAF et un vieux message de SOS racisme, ce film est d'une bêtise incommensurable. Le scénario passe totalement à côté du problème, tous les poncifs du genre se succèdent (danse africaine, regard des autres, blagues racistes qui ne font plus rire quand on comprend la douleur qu'elle provoque) avec un tel manque de subtilité qu'on se demande bien si Chatillez voulait défendre ou descendre son sujet.
De plus, le côté comédie musicale qui aurait dû donner le décalage approprié rend l'ensemble encore plus pataud et, il faut bien le dire, ralentit l'intrigue de manière inexorable..

Le sujet est maltraité et les acteurs y font ce qu'ils peuvent. Valérie Lemercier crie beaucoup et se en devient un peu épuisante au bout d'un moment, Isabelle Nanty prend son air étonné n°2 et n'en change pas du début à la fin, Jean Rochefort semble  - malheureusement pour lui - en roue libre, Anthony Kavanagh héridte d'un rôle inutile servant une cause massacrée. Seule Dominique Lavanant s'en sort honorablement en maman prévenante.
Et le scénario s'embourbe lamentablement. Chatillez se dit: "Si des DRH se permettent de ne pas prendre des gens de couleur, pourquoi une boîte avec des gens de couleurs ne serait pas raciste elle aussi". Et là, à cet instant, on touche le fond du schématisme, la lie du truc nauséabond sur le grand air de "La vie c'est pas si simple, y a des racistes partout". Jusque là, le spectateur arborait un sourire gêné, maintenant il ne rit plus.

Dénonciation niaise d'une société où le racisme est partout mais est-ce si simple... Chatillez se permet des raccourcis affolants qui baissent le niveau de manière complaisante car l'auteur se dit que le Gérard moyen ne comprendra pas si c'est subtil. A force de prendre les gens pour des cons, on fait du bas de gamme.

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Efficace et pas cher...


J'écoute le merveilleux "Rock around the bunker" de Gainsbourg pendant que j'écris cette critique. L'album est conceptuel: il parle de l'antisémitisme - déclinaison d'un racisme que Serge Gainsbourg a bien connu - avec beaucoup de dérision: on y parle d'un sujet dur en prenant la place d'Hitler et en utilisant une musique décalée et des choeurs géniaux de filles évaporées. C'est tout ce que n'a pas su faire Chatillez: dénoncer avec intelligence, provocation et avec, paradoxalement, un respect terrible du sujet car effectivement le rire est une arme de défense massive et celà l'a toujours été, j'en suis intimement persuadé... sauf qu'il faut du talent pour ça et Chatillez l'a a priori perdu.

°

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12 novembre 2011

Invasion USA - Film de Joseph Zito

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Fiche technique:

Invasion USA
Film de Joseph Zito (1986)

Avec
Chuck Norris
Richard Lynch
Melissa Prophet

Durée: 1h47 - Distribution: MGM

 

L'Amérique est à feu et à sang, le président a peur, les crocodiles aussi mais pour d'autres raisons car aujourd'hui ils sont face au poilu des marécages. En effet, notre Chuck est une sorte de Crocodile Dundee rangé des actions violentes qui sauvaient accessoirement la veuve, l'orphelin et de manière générale, tout ce qui est américain. N'empêche, il est bien obligé de reprendre du service car là, c'est un peu le drame. Reprendre du service est un bien grand mot d'ailleurs car le film tarde à démarrer et sincèrement, c'est un peu compliqué au début... mais après on rigole bien.

Des apparitions géniales de Chuck, on en a connu, mais la première de ce film est une sorte de méga best-of puisque notre poilu arrive sur un aéroglisseur. Inquiétant non? En tout cas, le début donne la couleur au reste du film. En effet, que vient faire Chuck Norris sur un aéroglisseur? Il n'y a aucune logique scénaristique là-dedans. . Rares sont les films aussi mal fichu. Les 50 premières minutes n'ont quasiment aucun sens, reléguant les prétencieuses productions d'art et essai culcul à des films d'une clarté incroyable. Ici, s'enchaînent des scènes bizarres: Des boat-people dézingués par des gardes-côtes puis une fille qui sniffe de la coke finit avec la paille plantée dans le nez, un gars prend un coup de flingue dans le froc, un sosie de Michel Platini pagaye au milieu d'un marécage de nuit, une tentative d'attaque au bazooka rêvée par un russe incompréhensible... où le réalisateur en profite pour réutiliser un plan d'aéroglisseur utilisé quelques minutes avant (Il devait être certainement loué pour la journée de tournage). Bref, c'est un joyeux bordel seulement éclairé par l'apparition toujours extravagante de Chuck qui apprivoise un caïman... en écrivant ces quelques lignes, je me rends bien compte que certains n'oseront jamais le croire, et pourtant, le film fonctionne comme ça.

On voit enfin le bout du tunnel avec un semblant de début de scénario: Chuck est là pour sauver l'Amérique... Bon, ça, avec un peu d'expérience, on pouvait s'en douter mais ici, il combat, contexte politique oblige, des grands méchants soviétiques et des chinois fourbes et cruels mais le tout se fait sur un ensemble de scène qui se succèdent sans aucune cohérence et dont le seul point commun est la violence extrême. Chuck Norris ne bouge quasi pas le visage en cassant la gueule aux méchants, il use et abuse de sadisme également (après tout, ils sont très méchants, pourquoi se priver?) et en profite pour lâcher des phrases définitives pour le plus grand plaisir de ses fans dont cette phrase splendide balancé à un méchant piégé avec une grenade à la main: "Tu peux être sûr que tu repars avec la bite dans un tupperware". Classe.

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Va falloir penser à pas le faire chier

N'empêche, Chuck sauve le monde et use encore de son pouvoir comique involontaire pour nous combler à longueur de pellicule. Il cogne, il fait des blagues à deux balles, mate une journaliste dont visiblement, vue la tenue, le journalisme n'est pas le métier principal et surtout coupe des arbres en compagnie de son tatoo domestique (véridique) avant que sa maison nu parte en fumée. On ne dira jamais assez que le barbu du Texas est un grand de l'humour. N'empêche, le film reste un ratage bien que restant dans la veine des films que tournent Chuck dans ces années là: des films patriotiques au taux d'hémoglobine conséquent et quelquefois au scénario inversement proportionnel au sang versé. C'est le cas ici. Avec Isa, on l'a vu en trois fois, Amandine a déclaré forfait au bout de quelques minutes, on ne peut pas la blâmer.

*

11 novembre 2011

Le journal de Bridget Jones - Film de Sharon Maguire

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Fiche technique:

Le journal de Bridget Jones
Film de Sharon Maguire (2001)

Avec
Renée Zellwegger
Hugh Grant
Colin Firth

Durée: 1h33 - Distribution: Miramax

 

Bridget Jones (Renée Zellwegger) a une trentaine d'années et cherche (comme tout le monde) le grand amour. Elle vit à Londres et travaille comme attachée de presse dans une maison d'éditions où sévit le sexy Daniel Clever (Hugh Grant), "enfoiré affectif" à l'humour ravageur qui fait flancher les coeurs de tout le monde. Bridget est également invitée par sa mère (Gemma Jones) à la dinde de Noël où elle rencontre l'également séduisant Mark Darcy (Colin Firth) qui l'humilie même si celle-ci est capable de le faire toute seule comme une grande.

Le film est l'adaptation du formidable livre de Helen Fielding et non le contraire comme pouvaient le penser mes élèves. il faut dire que la vie de cette fille perdue a été un énorme succès de librairie grâce au célèbre syndrome Goldman. Je m'explique.
Pourquoi Bridget Jones marche t-elle? Tout simplement car le personnage est un ensemble de la personnalité de tout le monde, n'importe qui peut se retrouver dans Bridget, ou en tout cas le plus grand nombre. Cela ne veut pas dire que ce n'est pas bon, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, d'ailleurs, c'est mon livre de chevet, je le lis au moins une fois par an... et je le regarde de la même manière.

C'est effectivement une réussite bien que les fanas (dont je suis) du livre ne se reconnaissent pas toujours dans les aventures de cette Bridget cinématographique car la réalisatrice a simplifié l'histoire et caricaturé certains personnages: les amis de Bridget par exemple ont perdu de leur importance dans la retranscription. Il n'empêche que l'on s'amuse, que les acteurs sont loin d'être des erreurs de casting puisque les personnages leur collent à la peau. La BOF est absolument phénoménale et parvient, malgré son côté best of, à apporter un oeil neuf sur l'histoire de cette trentenaire larguée.

Quelques scènes d'anthologies émaillent ce film comme, bien sûr, la bagarre entre Hugh Grant et Colin Firth dans le resto grec (avec le gâteau d'anniversaire en forme de Parthenon... On y avait pensé avec Clem avant) mais également les répliques formidables de Hugh Grant (Daniel: "Comment tu as connu Darcy?" - Bridget: "Je courrai toute nue sur sa pelouse, et toi, comment tu l'as connu?" - Daniel: "Pareil")

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Coup de barre

L'intrigue est intéressante, le rythme soutenu et la critique de la société d'aujourd'hui est incisive. On s'attache bien sûr à une Bridget ridicule, fragile et très sympathique, on aimerait juste la retrouver dans un deuxième épisode sauf que... Quand on voit le deuxième épisode, on regrette le premier.

*****

10 novembre 2011

House of the dead 2 - Film de Michael Hurst

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Fiche technique:

House of the dead 2
Film de Michael Hurst (2005)

Avec
Emmanuelle Vaugier
Ed Quinn
Kirk Jones

Durée: 1h32 - Distribution: Sony

 

Dans un campus américain, un professeur tente de mettre au point un remède permettant de redonner la vie ou de soigner mais en même temps, on s'en fout un peu. Toujours est-il que ce brave professeur invente une médication tout autre qui consiste à transformer les morts en zombie (comme c'est original...). 29 jours plus tard (?), les autorités sont prévenues et une unité spéciale et obscure de l'armée est chargée de dégommer les-dits zombis. L'équipe est composée du clone d'Angélina Jolie, d'un vague clone de Patrick Dempsey, d'un militaire nommé Dalton (Smith devait déjà être pris), d'une caution black particulièrement agressive et d'une caution japonaise morte prématurement. Vous le voyez, il y a de tout dans ce film, mêmes des rouquins et même des effets spéciaux à ne pas couper le souffle.

C'est quand même incroyable de présenter une telle daube à nos yeux ébahis. En effet, rares sont les films dont le scénario soit aussi indigent que le rythme de la mise en scène. On pourrait s'étaler indéfiniment devant le vide sidéral de l'ensemble mais également devant cette mise en scène recopiée intégralement sur le jeu vidéo original. Le film consiste donc à ouvrir et fermer des portes pour découvrir des zombies marchant plus ou moins vite, saignant de partout et même (on l'a vu avec Isa) des acteurs jouant des zombies et se marrant franchement devant la caméra, c'est pour vous dire que la direction d'acteurs est légère.

Le problème principal étant celui-ci. Voici les problèmes secondaires. On a tendance sérieusement à s'endormir devant au bout de cinq minutes ce qui est fort dommage car le départ est plutôt intéressant avec une histoire plutôt décalée et même complètement surprenante par rapport à l'histoire qui vient juste après. On démarre un peu dans la lignée de Shaun of the dead. Malheureusement, on déchante rapidement en se rendant compte que les promesses formulées ne seront pas tenues.

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Comme tout ceci est primesautier...

Si l'on rajoute à ça des dialogues convenus et à la limite de la bêtise et des filles à poil qui courent sans aucune raison apparente, seulement pour justifier des plans nichons improbables et inutiles (ce qui est souvent le cas puisqu'ils ne servent qu'à attirer les hétéros bourrins), on obtient un film inutile et chiant. Les acteurs, même les principaux (Emmanuelle Vaugier et Ed Quinn en tête), sont nuls et on s'ennuie vite face à cette chose informe. Nous ne le cacherons pas, nous avons avancé un peu le DVD à certains moments pour éviter de sombrer dans un sommeil coupable.

°

9 novembre 2011

Les dents de la nuit - Film de Vincent Lobelle et Stephen Cafiero

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Fiche technique:

Les dents de la nuit

Film de Vincent Lobelle et Stephen Cafiero (2008)

Avec
Patrick Mille
Tcheky Caryo
Frédérique Bel

Durée: 1h25 - Distribution: SND

Sam (Patrick Mille) est ce que l'on appelle un clubbe. Il aime faire la fête par dessus tout et cherche à se faire inviter dans toutes les soirées avant-premières, les soirées destructurations ou les inaugurations de magasins. Ici, c'est Alice (Frédérique Bel) qui parvient à récupérer une invitation pour une soirée dans un château.
Mais attention, ah, ah, c'est un piège... tendu par l'infâme duc de Journiac (Tcheky Caryo) qui veut en fait bouffer le cou des invités avec une bande de potes puisqu'ici point de comte qui tienne, c'est une saleté de vampire.
Sam, ses potes, un dentiste au sourire sauvage (Sam Karmann) et un pot de colle nommé Edouard (Vincent Dessagnat) vont alors chercher à sortir du château pour sauver leurs peaux respectives.

Rare sont les tentatives réussies de films d'horreurs comiques en France. Outre Manche, on connaît bien évidemment le mythique Shaun of the dead, outre-Atlantique, c'est Dead and breakfast. C'est à peu près le même postulat que souhaitait apparemment reprendre les deux réalisateurs en menant à bien ces Dents de la nuit dont le slogan racoleur sur l'affiche résume assez mal l'ambiance du film.
Ce n'est pas un American Pie de l'hémoglobine mais plutôt - s'il fallait faire là aussi une comparaison cinématographique - une Cité de la peur vampirique où de jeunes écervelés se feraient bouffer joyeusement par des vampires hauts-bourgeois... De là à y voir une critique de la société, il n'y a qu'un pas que je n'oserai franchir tant ça ferait une conclusion tartignolle.

De l'avis d'une spécialiste (coucou Isa), les maquillages de vampires sont absolument réussis et permettent donc de se plonger dans l'histoire assez vite.
N'oublions surtout pas que c'est un film de potes et qu'ils se sont fait plaisir, ce qui explique quelques moments de vide et des blagues pas toujours de première fraîcheur. Néanmoins, on rit franchement face à cet ensemble enlevé et sanglant qui part à certains moments dans un grand n'importe quoi jouissif.

Les acteurs sont d'une part bons, et d'autre part connus avec toutefois en tête peut-être le moins connu d'entre eux, Patrick Mille (qui a joué dans la bouse sans nom Albert est content que je vous chroniquerai un de ces jours), suivent dans le désordre Frédérique Bel - la blonde de la minute blonde - Hélène de Fougerolles dans un rôle de pouf coconne ou encore Sam Karmann, dans la peau d'un dentiste émail diamant, qui aime décidément bien ce genre de films puisqu'il apparaissait déjà dans le film des Nuls.
Gardons le meilleur pour la fin et le meilleur ici est Tcheky Caryo qui campe le rôle du vampire en chef et qui ressemble étrangement à Francis Cabrel période Je l'aime à mourir.

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Et en plus, que d'action

C'est donc une comédie horrifique très réussie dont la trame scénaristique n'est pas d'une originalité échevelée mais qui a le mérite de faire beaucoup rire et qui lorgne sur les meilleures comédies absurdes, qu'elles soient américaines ou françaises.

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8 novembre 2011

La Zona, propriété privée - Film de Rodrigo Pla

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Fiche technique:

La Zona, propriété privée
Film de Rodrigo Pla (2008)

Avec
Daniel Gimenez Cacho
Daniel Tovar
Alan Chavez

Durée: 1h38
Distribution: Memento

 

Au Mexique, une propriété privée prévue pour des familles aisées existe au milieu des favellas. Elle est protégée par de hauts murs d'enceinte, des barbelés et une société de protection privée parallèle à la police qui dès lors, n'a pas le droit de cité ici. Il faut dire que les flics là bas sont corrompus et ferment les yeux sur certains méfaits qui se passent derrière ces murs contre monnaie sonnante et trébuchante. Un jour, le mur d'enceinte est abimé par une enseigne mal attachée et par une nuit de tempête, trois jeunes issus de la population pauvre pénetre dans la Zona pour voler. Malheureusement, le braquage tourne mal, une femme, un gardien et deux des voleurs sont tués. S'installe alors un climat de suspicion pesant dans la communauté d'autant plus que tous ces petits bourgeois si égoïstes (pléonasme) sont importunés par un flic consciencieux (oxymore) et que Alejandro (Daniel Tovar), jeune rejeton d'un couple de petit bourgeois cité plus haut, découvre que le troisième voleur s'est installé dans sa cave.

Rodrigo Pla signe ici une oeuvre qui se rapproche du reportage. Le travail est sombre et soigné. la lumière est ingénieuse. Cela suffit-il pour en faire un bon film? Non. Ce qui en fait un film particulier est sûrement ce rythme un peu lent qui rend l'ensemble particulièrement austère. Austère, c'est le terme qui colle à la peau de cette communauté sans joie où l'objectif reste le bonheur même si l'on doit passer par la violence.

C'est donc un bonheur tout relatif qui nous est présenté ici et les acteurs troublent par un jeu juste et violent. Je dois le dire, c'est la première fois depuis que je fais ce blog que je change d'avis aussi radicalement dans le dernier quart d'heure du film. La lenteur et l'austérité de ce film prend tout son sens dans les scènes de fin qui sont d'une rare justesse mais également d'une violence inouïe. Je ne vais certainement pas vous raconter la fin même si ça me démange mais c'est tout bonnement une claque dans la gueule, une remise en question jouissive qui m'a tout bonnement marqué.

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Un monde parfait?

Ce film a été récompensé à Venise et c'est justifié. La Zona propriété privée dénonce une société à deux vitesses qui se jouxte et qui ne se reproche plus rien. Des bourgeois idiots aux flics salauds, il est vrai que tout ceci peut paraître schématique mais les populations pauvres ne sont pas des modèles de vertu pour autant, c'est donc un film pessimiste et sauvage qu'il faut absolument voir.

*****

7 novembre 2011

L'homme du président 2 - Film d'Eric Norris

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Fiche technique:

L'homme du président 2 - mission spéciale
Film d'Eric Norris

Avec
Chuck Norris
Judson Mills
Jennifer Tung

Durée: 1h30 - Distribution: LCJ Editions

 

Après avoir dressé un militaire insoumis (Judson Mills), Joshua le prof de fac (Chuck Norris, oui ça fait toujours bizarre) remet le couvert en continuant de sauver le monde à la demande du président. Il s'entoure donc de notre copain le militaire crétin et de sa propre fifille (Jennifer Tung). Au menu de ce second opus, actualité oblige, ce sont les afghans qui vont se faire matter par l'abominable homme de Dallas. Leurs projets sont simples: ils vont faire péter une usine d'uranium au beau milieu de Dallas... Car, toi le lecteur, tu as toujours cru que c'étaient les puits de pétrole à Dallas, il n'en est rien.
Ce n'est pas tant Chuckounet qui est le héros du film mais plutôt le GI-Joe bas de plafond qui lui fait office d'équipier et de fils spirituel, Chuck est un peu son maître Yoda, on a les Luke Skywalker qu'on peut.

Voici la suite incroyable de l'homme du président qui a été présenté sur le ciné de Gaël il y a déjà quelques jours. Les méchants furent des chinois et aujourd'hui, les islamistes intégristes prennent le relais pour de nouvelles aventures encore plus captivantes... Sauf que bon, c'est Chuck et il faut alors une bonne de testostérone et d'idéologie américaine pour en faire une oeuvre géniale.

Et même s'il ne se surpasse pas dans le symbolisme qu'il a pu nous présenter dans quelques-unes de ses oeuvres, on peut honnêtement dire que ce Chuck est un bon Chuck. Pour une fois, l'ensemble est plutôt nuancé, il n'y a pas de bastons à gogo et on a tout de même un début de commencement de réflexion sur le conflit entre l'Afghanistan et l'Amérique. Il ne faut pas exagérer non plus, c'est un peu Le terrorisme pour les Nuls mais bon, on pourra remarquer l'effort.

Côté jeu, Chuck apprend une nouvelle position faciale: le sourire. C'est fugace, c'est vrai mais ça réchauffe le coeur. Serait-ce un problème d'ajustement de dentier, une couronne mal fixée, un bout de chicken wings coincé entre les dents? Toujours est-il qu'IL A SOURI et même plusieurs fois. Celà nous a laissé avec Isa dans un océan de perplexité d'autant plus qu'un autre détail, capillaire celui-ci, nous a troublé. Et là, en grand admirateur de Chuck, vous vous dites: "Mais à quoi donc cela sert-il de regarder l'Oeuvre de Chuck Norris si c'est pour traquer les quelques rares imperfections que laissent échapper le maître de la tatane dans la gueule?" Nous en convenons et assumons pleinement ce penchant lubrique à tout prendre par le petit bout de la lorgnette mais il existe dans tout long-métrage de l'impassible du Texas un moment creux - si ce n'est plusieurs - propice aux interrogations métaphysiques concernant l'enveloppe corporelle de cet esprit pur qu'est Chuck Norris.

Bref, revenons en aux cheveux du disciple de Bruce Lee quand il était sous acides... Il est vrai que la toison flamboyante de Chuck commence à prendre une coloration marronasse pour ne pas dire... rouquine. Voilà... Le mot est lâché. Nous, ça nous bouleverse d'autant plus que le haut n'est pas raccord avec le bas. Attention, n'allez pas croire que le popples de Dallas se promène cul-nu dans ses films à présent... Non, nous parlons de sa barbe bien sûr...Bande de dégueulasses, va!

Le film à proprement parler est plutôt sympathique dans sa construction même si le plan est un peu basique. Les personnages sont toujours là pour servir les intérêts du président et les acteurs, les intérêts de Chuck. Bien que celui-ci ne soit pas assez présent à notre goût, cela reste un véritable plaisir de le voir rempiler dans ce rôle improbable de professeur de... De quoi d'ailleurs, on ne sait toujours pas... Peut-être d'histoire, et là, c'est un véritable honneur de pouvoir le compter parmi mes collègues. Quelques temps morts sont à déplorer dont quelques scènes totalement inutiles (la scène dans le désert ou la scène de base-ball qui ne touche pas véritablement la rédemption par le sport ou alors c'est fait de manière terriblement maladroite) et des effets spéciaux à la ramasse dont cette explosion d'avion de chasse en carton-pâte comme rarement on en a vu depuis les années 50 au cinéma.

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Collector

C'est donc un Chuck acceptable qui surfe sur les quelques thèmes chers au clan Norris, Chuck étant le coproducteur du film avec Aaron et son fils Eric étant le réalisateur peu inspiré de cette suite pas si désagréable et qui encore une fois se regarde, et comme pas mal d'oeuvres du grand poilu mécontent, au second degré.

**

6 novembre 2011

Burn after reading - Film d'Ethan et de Joël Coen

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Fiche technique:

Burn after reading

Film d'Ethan et de Joël Coen (2008)

Avec
George Clooney
John Malkovitch
Frances Mc Dormand

Durée: 1h35 - Distribution: Studio Canal

Que se passe t-il quand Cox, un analyste de la CIA se fait muter dans un département qu'il n'a pas désiré? Eh bien, il démissionne et s'en va rédiger ses mémoires rien que pour emmerder la-dite CIA. Malheureusement, les mémoires en question se perdent en route et aterrissent dans un club de fitness où Linda, une employée à la recherche d'amour et de nouveaux seins (Frances Mc Dormand) et Chad, un demi-crétin pas sorti de l'adolescence (Brad Pitt) vont se servir du document pour faire chanter l'analyste. Cette banale histoire de chantage tourne au vinaigre car l'incompétence des deux maîtres-chanteurs est incommensurable. De plus, Harry Pfarrer (George Clooney), proche de la famille de l'analyste vu qu'il se tape sa femme, devient proche de Linda pour les raisons déjà évoquées, l'ensemble devient très compliqué; à tel point que le chef des services secrets (JK Simmons) se sent lui-même un peu dépassé.

Il faut le dire, ma première expérience avec les frères Coen n'avait pas été concluante, cétait déjà un film avec Clooney, pas moyen de me souvenir du titre, je pense que j'ai essayé d'en oublier tout souvenir... Je m'étais fais ch... enfin, je me suis ennuyé. Ici, la bande-annonce m'ayant donné rudement envie, je me suis dit qu'il fallait être ouvert et bon, tant pis si ça ne me plait pas.
Et là, ce fut une bonne surprise. Les frères Coen proposent une plongée plutôt bizarre dans la vie de plusieurs personnes que l'on peut ranger dans deux catégories: les services secrets et les gens qui prennent soin de leur apparence. Comme ça, ça peut paraître particulièrement bizarre mais il n'en est rien, bien que le film souffre un peu de cette presque dichotomie.

Ce film subtil (quelquefois même un peu trop) met en avant des anti-héros totaux: entre l'analyste vengeur (John Malkovitch), un marshal obsédé par le sport (George Clooney), une prof de fitness obsédé par sa vieillesse qu'elle juge voyante (Frances Mc Dormand) et un coach sportif affublé des cheveux de George Mickael à la grande époque du groupe Wham (Brad Pitt), le moins que l'on puisse dire, c'est que les frères Coen n'y vont pas de main morte quand il faut parler de psychologie.

Alors, bien sûr, les acteurs jouent un grand rôle dans la réussite de cette comédie. Et devant tout le monde, il faut citer Brad Pitt dans un rôle d'idiot qui lui va comme un gant, si bien qu'il mériterait largement un oscar pour un second rôle (si, si!), John Malkovitch est génial dans ce rôle d'analyste remercié par le FBI et devenant peu à peu paranoïaque.

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Wake me up before you go go

La paranoïa est d'ailleurs l'un des sujets de ce film tonique et remuant où l'humour n'est pas absent. Eloignez les enfants d'ailleurs car les gags sont quelquefois en dessous de la ceinture, Ce n'est pas Max Pecas non plus mais le meilleur gag du film réside dans l'invention créée par George Clooney; ça me fait beaucoup rire mais vous le savez, je suis très pipi-caca... Burn after reading est un film assez jouissif même s'il a une fâcheuse tendance à devenir abscons arrivé à mi-parcours. il n'empêche qu'on y prend un réel plaisir.

**** 

5 novembre 2011

Catwoman - Film de Pitof

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Fiche technique:

Catwoman
Film de Pitof (2003)

Avec
Halle Berry
Benjamin Bratt
Sharon Stone

Durée: 1h44
Distribution: Warner Bros

 

Patience Philips a une vie un peu pourrie. Grande artiste incomprise, c'est une salariée timide et effacée dans une boîte de cosmétiques. Ecrasée par un patron tyrannique (Lambert Wilson), ce qui constitue un premier stéréotype, elle porte un prénom qui évoque une qualité et un nom désignant une marque d'appreil électroménager, on lui fait alors confiance pour transporter les plans d'une nouvelle crème de jouvence...

Bon, il faut ici faire une parenthèse car la raison pour laquelle elle joue les transporteurs n'est pas celle évoquée plus haut mais comme nous sommes, d'une part, tombés dessus un peu par hasard sur Direct 8 et d'autre part, que nous savions que ce film était un magnifique objet de dérision, nous avons un peu zappé les premières minutes.

Parenthèse fermée, on y retourne...

Abstinence... Euh, Défaillance... Non, Patience a l'oreille qui traine et entend des choses pas très catholiques sur ce produit. En effet, la crème de beauté et une crème de mocheté qui tue lentement mais sûrement les utilisatrices. Elle se fait évidemment toper par les sbires du méchant patron et doit sauter dans une bouche d'évacuation (Serait-ce une sorte d'aveu coupable de la part du réalisateur)? Elle est réanimée par un chat (?) puis décide de devenir une super-héroïne (??), ce qui va nous entrainer dans un Nirvana de n'importe quoi.

La mauvaise réputation de ce film ignoble ayant fait son effet, il n'est pas évident de se débarasser des a priori. Mes scrupules furent effacés rapidement car, c'est officiel, c'est très mauvais.
Le réalisateur est un spécialiste des effets spéciaux et hélas, ça se voit. Résultat: Pendant la quasi-intégralité du film, les personnages naviguent dans des paysages qui sont au pire méchamment recréés ou au mieux, retouchés avec les mêmes couleurs que "Les Experts: Miami". Le "créateur" n'épargne pas les acteurs, retouchés sauvagement à la palette graphique. Passons sur Halle Berry, car je me la paye dans le prochain paragraphe, et penchons-nous sur une Sharon Stone plus lisse que Nicole Kidman botoxisée. L'inoubliable interprète de "Basic Instinct" joue correctement - un exploit dans ce film - mais Pitof en fait une poupée Barbie plastifiée.

Halle Berry... Aaaaaaaaaaaaah-lle Berry, quant à elle, offre de quoi réjouir tous les amateurs de second degré involontaire. Passons sur le fait qu'elle fait penser à un bonshomme caoutchouc dans les scènes d'action et regardons de plus près son surjeu hors du commun.
Elle passe sans vraiment de nuances d'une godiche pathétique qui s'habille mal à une exhaltée totale tournant des yeux sans limites, mimant le chat (tortillage de cul, crachats félins, sauts sur les meubles, caractère à la limite de la schyzophrénie et j'en passe) et débitant les pires lieux communs. On en reste quoit tant elle est ridicule dans un rôle sans queue ni tête... C'est pas compliqué, le seul moment où elle joue bien, c'est quand elle se fait réanimer par le chat...

Acteurs en roue libre, personnages superficiels et insignifiants, intrigue toute pourrie, rien n'est à la hauteur du projet prétencieux qu'est une adaptation cinématographique de la femme-chat. Les acteurs les plus brillants font ce qu'ils peuvent (Sharon Stone donc, mais aussi Frances Conroy qui, hélas, a aussi son lot de conneries à dire) ou attendent que ça se termine avec un embarras visible (comme Lambert Wilson notamment).
Les plus mauvais sombrent gentiment. C'est bien entendu le cas de Halle (aux vêtements) Berry dans sa combinaison bleue déchirée et de Benjamin Bratt, mauvais comme un cochon dans son rôle de flic au grand coeur dont la scène la plus drôle involontairement demeure celle où il intervient dans une école primaire.

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La folle aux chats

Catwoman tient toutes ses promesses. C'est ridicule, bête, moche et prétencieux. En revanche, ce n'est pas ennuyeux puisqu'on rigole beaucoup. Je n'ai remarqué aucune trace d'imagination dans le scénario certes, mais comme on peut s'attendre à ce qui va se passer à la fin et que les lieux communs scénaristiques se ramassent à la pelle (changement de vie totale pour Halle Berry, Méchante perverse pour Sharon Stone, lecture de lettres en voix-off pour Benjamin Bratt qui joue le rôle d'un sex-toy pour une détraquée félinophile), on se laisse bercer gentiment en attendant que ça se termine... Et ensuite? Un suppo et au lit.

°

4 novembre 2011

La planète des singes - Les origines - Film de Rupert Wyatt

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Fiche Technique:

La planète des singes - Les origines (2011)
Film de Ruppert Wyatt

Avec
James Franco
Freida Pinto
John Lithgow

Durée: 2h00 - Distributrion: 20th Century Fox

 

Un laboratoire qui fait des recherches sur la maladie d'Alzheimer, c'est bien. Un laboratoire qui fait des essais sur des singes, c'est moins bien. C'est pourtant ce qui se passe; le docteur Rodman (James Franco) s'en fout royalement, les deux premières minutes en tout cas. Un gros scientifique (Tyler Labine) va le sensibiliser au sort de ses pauvres bêtes et recueille alors un singe orphelin. Bien évidemment, ça va mal tourner puisque le singe en question, nommé César en référence à une pièce de Shakespeare, est porteur du virus contenu dans le médicament contre Alzheimer. Le brillant docteur et sa copine vétérinaire (Freida Pinto, sur laquelle nous allons revenir) vont tenter de... De quoi faire au juste? On ne sait pas trop. Il faut attendre les 25 dernières minutes du film pour que la baston simio-humaine démarre. Entre temps, on parle pas mal.

Tout partait si bien. Un animal attachant, un joli docteur, une petite copine mignonne, un papa gateux et un patron vénal. En gros, tout ce qui compose de manière classique aujourd'hui un film d'aventures... Et c'est bien là le problème. Le scénario est rectiligne, sans inventivité, ça ne cherche pas midi à quatorze heures et ça enchaîne les stéréotypes. La petite amie n'a aucune utilité, elle se résume à un rôle décoratif, le patron est une crapule, un être vénal et sans remords, le père est... vraiment, mais vraiment sénile. Bref, on charge bien la mule pour identifier les personnages, histoire qu'on ne se perde pas. La clarté y gagne là où l'épaisseur psychologique y perd.

L'histoire en elle-même est néanmoins intéressante et se suit sans déplaisir. Les images de synthèse sont époustoufflantes même si on peut regretter les mimiques très "Disney" de César. Le plus intéressant dans l'histoire devrait être le moment, fort long, où César cherche à prendre sa place dans la société de ses congénères mais là aussi, on va à la facilité et tout est joué d'avance.

 

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Un yaourt et au lit

La planète des singes - Les origines n'est pas un mauvais film. C'est juste une histoire très attendue et un grand spectacle qui ne perd jamais le nord car le but ici est de faire de l'argent en ameutant le plus de monde. Toute volonté de dénoncer quoique ce soit est applatie et devient cucul la praline très vite. Reste cependant un très bon film de science-fiction qui se suit en débranchant son cerveau et en l'oubliant certainement au bout de quelques heures... Le film bien sûr, pas le cerveau.

***

1 novembre 2011

Le joli coeur - Film de Francis Perrin

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Fiche technique:

Le joli coeur
Film de Francis Perrin (1984)

Avec
Francis Perrin
Cyrielle Claire
Sylvain Rougerie

Durée: 1h26 - Distribution: CAPAC

Franck (Francis Perrin) est passionnant. Il passe son temps à faire du scooter (sans casque, pas bien), drague tout ce qu'il peut et joue les guide touristiques à blagues idiotes dans Paris. Son pote (Sylvain Rougerie) n'arrive pas à draguer et demande donc à Franck de pécho à sa place. Admis à l'hôpital suite à quiproquo idiot (encore), Bernard tombe amoureux d'un médecin (Cyrielle Clair) et charge comme d'habitude Franck de la séduire mais celui-ci tombe amoureux (surprenant, non?) et essaye par tous les moyens de se faire remarquer.

A l'époque où fut tourné ce film, les comédies franchouillardes disparaissaient doucement mais sûrement. Elles tentaient un dernier sursaut en se centrant sur un acteur à la mode; Ainsi, Aldo Maccione, Jerry Lewis et même Michel Leeb ont eu le droit à leur comédie, et ce ne fut pas toujours une réussite.
Ce film de et avec Francis Perrin n'échappe pas à la règle. Francis Perrin fait son show et ça, on pourrait lui reprocher. En effet, on ne voit que lui, il en fait des tonnes et quand celui-ci s'absente de l'écran pour passer derrière la caméra, les autres acteurs sont comme pris d'une frénésie et jouent n'importe comment, dans un concours échevelé de surjeu. Les seconds rôles passant en arrière-plan ne sont de toute façon pas très bons, Sylvain Rougerie est caricatural et Cyrielle Clair ne sait même pas jouer.

La réalisation est à l'avenant: le manque de rythme crasse du film finit de le plomber totalement, perdu dans des blagues complètement idiotes, des running gags insupportables (La blague du loup et de l'escalope - au secours - ou encore Le sidi Brahim 83). Seuls quelques gags sont à sauver comme le running du café (c'est vulgaire... mais je suis vulgaire) ou encore les quelques apparitions d'un Laspalès, pas mal en boulanger cocu.

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Consternation

La dernière demi-heure est exaspérante, Francis Perrin qui joue les tarés / les gaffeurs / les dragueurs de supermarchés (ne rayez pas de mentions inutiles, il n'y en a pas). C'est épuisant et irritant, même la scène de baston placée à la fin est trop lente et caricaturale pour permettre ne serait-ce qu'un sourire. La scène de fin est entièrement déconnectée du reste du film et défie toute logique. Cela ressemble à un rush collé au bout, histoire de dire que le film se termine. A fuir

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31 octobre 2011

Hancock - Film de Peter Berg

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Fiche technique:

Hancock
Film de Peter Berg (2008)

Avec
Will Smith
Charlize Theron
Jason Bateman

Durée: 1h32
Distribution: Sony Pictures

 

Il faut toujours se renouveller au cinéma. Peter Berg est en passe de nous le prouver en adaptant un authentique anti-super-héros. Attention, pas le super-héros torturé mais le super-héros ours.
Hancock (Will Smith) a une force incroyable depuis sa naissance et la met au service de la loi mais aussi au service de lui-même en révélant par la même occasion son côté mysanthrope. Si on ajoute à ça qu'il picole comme rarement et qu'il n'est pas gentil avec les enfants, la population commence donc à le renier, à gronder et à le trouver plutôt antipathique. La police va alors chercher à l'arrêter pour la destruction de pas mal d'édifices.
Néanmoins, Hancock va sauver de la mort un publicitaire idéaliste (Jason Bateman) qui va lui proposer son aide en temps que consultant image, la femme de celui-ci (Charlize Théron) voit son arrivée d'un mauvais oeil. Après un séjour en prison, Hancock va tenter de se refaire une virginité.

L'idée, je le répète, n'est pas mauvaise et la bande-annonce a le mérite de mettre l'eau à la bouche. Tout était réuni pour avoir un film bien foutu et passionnant. La première partie du film tient toutes ses promesses en cassant le moule du comic movie et en rendant le personnage principal sinon désagréable, en tout cas controversé. Les tribulations de super Will Smith passionnent, les effets spéciaux sont soignés et l'intrigue n'est pas si simpliste que d'habitude. Là où on commence à douter, c'est au moment où l'idéaliste cul-cul fait son apparition, on se dit "aïe".
Pourquoi? mais pourquoi tomber à ce point-là dans la caricature... Pourtant, on pardonne encore.

Malheureusement, bien que l'installation de Hancock soit plaisante, le rebondissement principal (et que je ne vous divulguerai pas) a pour conséquence de flinguer un film qui commence alors à tourner en rond de manière désespérante. La faute à qui? La faute au mélange des genres et à vouloir changer de direction de manière trop audacieuse dans un style cinématographique aussi difficile à manoeuvrer.

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Fais gaffe, Hancock, y a quelqu'un qui
fait le con avec ses mains derrière toi...

Le résultat ne se fait pas attendre. La tournure bizarre que prennent les évènements fait place à un ennui poli qui donne envie de zapper tant l'intrigue se noie dans quelque chose d'inutile et peut-être même un peu trop compliqué. Will Smith est pourtant parfait comme d'habitude et Charlize Théron n'est pas si mauvaise que ça, pour une fois. Les scènes burlesques sont loin d'être ratées, avec en prime une scène élégante et légère comme je les aime dans une prison.
C'est vraiment dommage car à force d'audace, l'ensemble demeure inégal et pas vraiment représentatif de ce qu'aurait pu être le film. C'est une grosse déception.

**

30 octobre 2011

Hannah Montana Le film - Film de Peter Chelsom

Hanna Montana le film

Fiche technique:

Hannah Montana, le film
Film de Peter Chelsom (2009)

Avec
Miley Cirus
Billy Ray Cirus
Emily Osment 

 

Durée: 1h43 - Distribution: Walt Disney Studios

 

Mais oui! Mais oui! C'est les vacances de la Toussaint! Alors rien de tel qu'un film qui semble avoir enterré la carrière d'une actrice... Actrice étant un bien grand mot.
Hannah Montana (Miley Cirus), cachée derrière un personnage de lycéenne sympa, vit un comte de fées, celui d'être une star. Malheureusement, elle laisse un peu sa meilleure amie de côté, ne voit pas partir son frère à la fac - et nous non plus par la même occasion... et vous me direz, on s'en fout, je vous comprends - et a failli louper l'anniversaire de sa grand-mère.
Billy Ray Cirus - papa de Miley dans le film et dans la vraie vie - reprend les commandes en l'obligeant à aller voir sa grand-mère. Hélas, le drame survient. Une méchante magnat de la presse sans aucune épaisseur apparaît et envoie un paparazzi (oh, le gros méchant) pour la traquer. Mais Hannah arrivera t-elle à garder son secret?
C'est insoutenable. Je ne parle pas du suspens bien sûr, je parle du film.

C'est tout ce que je déteste et, il faut bien le dire, nous avons vécu avec Isa - cinéphile devant l'éternel et devant les bons gros nanards - une expérience douloureuse. Ce film, il ne faut pas s'en cacher, est une curée. Tout est raté, du début à la fin, au point de faire passer 17 ans encore (que nous republierons d'ici peu) pour un chef d'oeuvre.
Intrigue inepte, jeu d'acteur plus que limité, rebondissements tout pourris, rien n'est fait pour plaire si vous avez un tant soit peu de jugeotte. C'est absolument ignoble. Mais je ne peux me limiter à une descente en règle, il me faut vous donner des exemples.

Précisons d'abord que Miley Cirus est une grande actrice, autant qu'Hilary Duff c'est vous dire le niveau. Sourire mutin, candeur sur commande, cette jeune fille ne fait que passer par des tableaux, des figures imposées, les scènes s'enchaînant les unes aux autres juste pour pouvoir placer une chanson de la BO, pouvant dès lors apparaître sur l'album que les préados iront acheter.
C'est une entreprise pour faire du pognon mais - dommage - ça ne fait pas rêver, loin de là. L'histoire est identique à la série du même nom. Celle-ci ne brillait d'ailleurs pas par son intelligence et son inventivité, mais là on atteint un niveau encore peu usité jusque là.

Ayons une pensée également pour le beau gosse (enfin...) du film, Lucas Till, qui apparaît bien trop dans le film dans la mesure où il n'a que deux expressions. Rajoutons à cela que les acteurs adultes cabotinent à mort et que certains personnages de la série n'apparaissent quasiment pas, laissant clairement la place à une Miley Cirus inintéressante et sans relief, nous avons donc... un téléfilm qui aurait été tout juste digne de passer dans Disney Parade à la grande époque des dimanches après-midis pluvieux.

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Secret story

Il n'empêche que nous fûmes proches de l'hystérie tant l'ensemble est niais. Trop sucré, cette chose donne bizarrement une furieuse envie de voir un film d'horreur avec Miley Cirus dedans, se faisant décapiter sauvvagement par son père... Pourquoi pas. C'est un travail bâclé, indigne, jamais intéressant et qui constitue une épreuve pour toute personne amateur de bon cinéma . Ca ne vaut même pas la peine de s'imposer ça, c'est une souffrance, un vilain navet, un supplice.

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29 octobre 2011

Et soudain, tout le monde me manque... - Film de Jennifer Devoldere

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Fiche technique:

Et soudain, tout le monde me manque...
Film de Jennifer Devoldere

Avec
Mélanie Laurent
Michel Blanc
Guillaume Gouix

Durée: 1h38
Distribution: UGC

 

Justine (Mélanie Laurent) est tout à fait instable en amour. Pas moyen de garder un amoureux longtemps, tant elle les gonfle avec son père qui la hante... Et pourtant, elle semble le détester. Son père, c'est Eli (Michel Blanc), qui va devenir papa pour la troisième fois et qui a bien du mal à accepter l'idée.
C'est d'autant plus difficile qu'il est cash Eli: il n'hésite pas à maltraiter Suzanne (Claude Perron), sa compagne enceinte. Au delà de cette histoire ultra-classique du cinéma (relations père / fille - mère / fils - père / fils - mère / fille - on a fait le tour, je crois), un grain de folie se glisse dans tout ceci. Le père est fantasque et la fille l'est aussi mais ne l'assume pas, comme elle n'assume pas son père. Inutile de vous dire que la réalisatrice va transformer l'essai.

Surprise donc... On s'attend à un film ultra lisse, facile et sans intérêt. Néanmoins, rapidement, la subtilité apparaît, tout d'abord dans la réalisation et dans les mouvements de caméra qui semble raconter la même histoire avec quelques minutes d'avance. On ne s'attend à rien mais on aurait pu y penser, se dit-on à rebours. Tout est filmé avec pudeur et tendresse, ce qui donne des scènes tour à tour drôles, pathétiques, dérangeantes et originales.

Les acteurs principaux sont géniaux mais fallait-il s'attendre à autre chose avec Mélanie Laurent, perpétuellement éblouissante depuis ma première fois avec elle dans Je vais bien, ne t'en fais pas, Michel Blanc reprend un peu le même rôle que dans Une petite zone de turbulences avec cependant un côté bien plus abouti et Guillaume Gouix, Raaaah Guillaume Gouix (découvert dans tous les sens du terme dans Poupoupidou) dans un rôle de vendeur de chaussures pudique, tout dans la nuance et qui semble être le jouet du père et de la fille. Même la plupart des rôles secondaires, dont Géraldine Nacache et Manu Payet, épatants, valent la peine et ne sont pas sacrifiés par l'intrigue. Pour les fans, on voit même passer Kev Adams dans une figuration muette.

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Un petit café?

Je me refuse à raconter la fin car il n'y a pas pire... Je ne vous raconterai donc pas la deuxième partie, très différente de la première, car c'est une pure merveille... Ah, c'est dur de ne pas vous la raconter, je vous avouerai juste que Mélanie Laurent est une actrice exceptionnelle, mais personne n'en doute plus depuis fort longtemps, que le film est choral en crescendo et que les quelques défauts du film (concours de bons mots, personnages très secondaires, comme les collègues de bureau de Michel Blanc, pas tout à fait utiles) disparaissent entièrement au profit d'un final qui secoue.

Du début à la fin, du Starbucks (celui de Paris Saint-Michel il me semble) à Wild World de Cat Stevens, c'est un bonheur intégral et un pur moment d'émotion.

*****

19 août 2011

Sexy movie - Film de Aaron Seltzer et de Jason Friedberg

 

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Fiche technique:

Sexy movie
Film de Aaron Seltzer et de Jason Friedberg (2006)

Avec
Alyson Hannigan
Adam Campbell
Jennifer Coolidge

Durée: 1h23 - Distribution: 20th Century Fox

 

Serveuse dans le restaurant grec de son père, Julia Jones (Alyson Hannigan) a pas mal de kilos à perdre et énormement de confiance en elle à gagner pour trouver le grand amour. Pourtant, au détour d'une commande, elle tombe sous le charme d'un jeune homme affublé du nom élégant de Grant Funkyerdoder (Adam Campbell).Ceci paraît d'ailleurs réciproque. Ne le revoyant pas, elle décide de changer physiquement à l'aide d'un nain (Tony Cox). après cette lamentable métamorphose... dans un garage, elle peut vivre enfin son grand amour mais c'est sans compter la poufiasse de service qui revet aujourd'hui, comme souvent, l'apparence de l'ex (Jennifer Coolidge).

Ce n'est pas le premier film, ni le dernier certainement, qui se prête au jeu de la parodie lourdingue mais ici c'est particulièrement poussé à ses limites. La jaquette du DVD nous donne malheureusement un avant-goût qui aurait du sonner comme une mise en garde. on y voit en effet un string rose descendre de longues jambes fuselés, ça ne pouvait donc tourner qu'autour du cul. Je ne suis pas le dernier, vous commencez à me connaître mais là, il faut bien reconnaître que j'ai été obligé de déclarer forfait.

De scénario, il n'est point question puisque nous assistons à un enchaînement anarchique de parodies de succès du box-office: L'amour extra-large et Le journal de Bridget Jones en sont la base mais on y retrouve aussi Mon beau-père et moi, le seigneur des anneaux (de manière complètement gratuite et idiote), Mariage à la grecque, King Kong (dans une fin inutile), M. et Ms Smith, Ce que veulent les femmes, Kill Bill, Hitch et certainement d'autres que je n'ai pas repéré. Tout ceci est aligné sans beaucoup d'intelligence et avec un manque total de logique. Si l'on ajoute une intrigue plus que mince, il est bien entendu logique de s'y ennuyer affreusement.

Parlons rapidement des acteurs qui font ce qu'ils peuvent avec force grimaces et surjeux. On peut citer Adam Campbell et Alyson Hannigan (qui jouait dans Buffy contre les vampires) en totale roue libre, attendant certainement et le chèque promis, et la fin du tournage pour se lancer dans un autre nanard car il faut bien dire qu'ils y sont habitués. Adam Campbell s'était commis dansl'humiliant Big movie, Alyson Hannigan, quant à elle, nous prouvait qu'elle n'était pas regardante sur le scénario en tournant dans American pie.

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Ah oui, quand même...

On ne rigole donc pas beaucoup devant cette farce affligeante (je crois avoir souri une fois). Le film fait subir les derniers outrages à la race féline avec un chat incommodé, à la mémoire d'une vieille dans une urne et à Aretha Franklin en faisant reprendre en coeur une version détournée de I say a little prayer. On peut faire du drôle avec du scabreux mais il faut avoir du génie, manifestement, ce n'est pas le cas de nos deux camarades. A ne pas voir.

°

15 août 2011

La folie des grandeurs - Film de Gérard Oury

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Fiche technique:

La folie des grandeurs
Film de Gérard Oury (1971)

Avec
Louis De Funès
Yves Montand
Alice Sapritch

Durée: 1h43 - Distribution: Gaumont

 

"Il est l'oooooooooor, mon seignooooooooor, l'or de se réveilleeeeeeer". C'est un peu notre cri de ralliement, notre Hakuna Matata ou plus exactement celui de Don Salluste, assoifé de pouvoir et d'argent, ministre du Roi d'Espagne. Il dépouille les paysans du coin et s'enrichit sur le dos des plus pauvres tout en étant mielleux avec les plus riches, qui ne sont pas dupes. Il est servi par Blaze, valet facétieux qui, sans vraiment le dire, maîtrise son maître. Un piège est tendu à Don Sallustre par les grands d'Espagne qui souhaitent l'éliminer définitivement et l'envoyer en exil. Celui-ci se fait effectivement avoir et va alors tenter de les piéger à son tour par un stratagème machiavélique où son valet jouera un rôle: faire cocu le roi.

C'est un classique imparable de la comédie française, certainement l'un des trois meilleurs. C'est même mon préferé des films de De Funès. Il y est extraordinaire de mégalomanie et de méchanceté. C'est d'ailleurs surprenant que Louis de Funès n'ait jamais eu beaucoup de rôles de vraies crapules, il y  aurait excellé. On avait confié à Bourvil un rôle à contre-courant de sa filmographie dans Le cercle Rouge, il y était paraît-il formidable. (Pas encore vu mais il va tout de même falloir que je m'y colle un jour)

Bien sûr, on pourrait louer le talent de Fufu, se concentrer uniquement sur lui mais il n'est pas seul dans ce film merveilleux. Yves Montand, qui remplace ici Bourvil (encore lui) promis au rôle mais décédé entre-temps, est remarquable dans un rôle de valet. Voilà encore un rôle peu représentatif de la filmographie de Montand à l'époque (encore Le cercle rouge, César et Rosalie).

Vous l'avez compris évidemment, ce film est un peu un décalage pour Gérard Oury qui, ici, signe une adaptation très libre de Ruy Blas, l'oeuvre de Victor Hugo et nous montre une facette de son génie filmique assez intéressante: Décors magistraux, mise en scène incroyablement bien faite, gags légers et élégants (le gag des robes volumineuses transformées en portes tournantes), dialogues percutants. Tout y est pour créer le plaisir et l'exaltation, avec en primela BO magnifique de Michel Polnareff.

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Un exemplaire rare d'acteur
à ponpons.

C'est assez rare pour le souligner, je ne vois aucune objection à ce film tant celui-ci est rythmée et intéressant. Les seconds rôles sont également honorables avec en tête Karin Schubert (la reine d'Espagne) qui a eu un destin assez triste puisqu'elle a du tourner pas mal de films érotiques pour payer la dope de son fils. On y trouve également dans un petit rôle Paul Préboist qui fait du Paul Préboist mais qui le fait très bien. Rien n'est à jeter, tout est réussi.

*****

14 août 2011

Gremlins - Film de Joe Dante

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Fiche technique:


Gremlins et Gremlins 2
Film de Joe Dante (1984 et 1989)

Avec
Zach Galligan
Phoebe Cates
Hoyt Axton

Durée: autour de 1h45 pour les deux films - Distribution: Warner Bros

 

Et pour (re)commencer, voici non pas un, mais deux films... Et quels films ! Certainement les deux plus gros blockbusters des années 80. En effet, les Gremlins ont marqué leurs générations et ont permis de vendre des millions de Gizmos en peluche. Comme de bien entendu, voici un résumé à ma manière:

A Noël, un papa inventeur pas génial trouve par hasard à Chinatown une peluche vivante de la race des Mogwai. Cette peluche, le papa va l'appeler Gizmo et va l'offrir a son fils. Bon, on s'arrête deux secondes et on se dit "le fils doit avoir 8-10 ans à tout casser". Pas du tout... Il a une vingtaine d'années et son boulot consiste à se faire torturer par une grosse dame dans une banque. C'est à ce moment précis du film qu'on se rend compte q ue le scénariste doit boire... mais attendez, il y a d'autres preuves...
La bestiole ne doit pas être mouillée, ni être nourrie après minuit. Bien sûr, ces deux interdits vont être bafoués allègrement au bout d'un quart d'heure. C'est d'ailleurs une nouvelle preuve que notre ami scénariste bibine. Comment se peut-il qu'on ne puisse les nourrir après minuit?... Et c'est quoi "après minuit"? Cinq heures du mat, c'est après minuit, dix heures aussi alors? Bref, c'est pas grave.
Toujours est-il que notre copain Gizmo le Mogwai va être mouillé et va produire d'autres mogwais qui vont eux être nourris et se métamorphoser... et c'est répugnant.

Le film est rigolo et même effrayant, c'est indéniable. L'installation de l'intrigue prend légèrement son temps mais bon, c'est une rampe de lancement comme une autre pour le suspens. Ici, les recettes du film horrifique réussi se marient a la perfection avec celles de la comédie. Néanmoins, certains passages peuvent en agacer certains comme les très nombreuses scènes facétieuses de Gremlins en plein pétage de plombs. Des déconnades à toute vapeur, ça peut être drôle une fois, ensuite, c'est une facilité scénaristique.

De plus, - et je reviens à ma première préoccupation - le scénariste s'alcoolise et c'est pas bien: outre les erreurs déjà citées, pourquoi, alors que la lumière peut les détruire, les gremlins terminent dans un cinéma ou le projecteur diffuse une lumière agressive? De plus, pourquoi inventer une histoire aussi risible et affreuse en ce qui concerne la mort du père de l'héroïne.

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Gizmo Clayderman

En même temps, c'est un film pour ENFANTS et les enfants ne se préoccupent pas vraiment des grossières erreurs scientifiques. Le film est original et réussi. On passe un bon moment devant ce film produit, si je ne m'abuse, par Spielberg qui me semble apparaître dans la scène ou le père appelle sa famille du salon des inventeurs. De plus, même si le personnage du fiston est un niais (ça ne vaut pas sa copine qui bat des records), on est dans un film pour pré-ados avec le second degré qui s'impose. La preuve est faite avec le rôle de la mère qui ne se laisse pas démonter dans une scène formidable où elle trucide les petits monstres de manière assez dégueulasse, et ça c'est rigolo.

Un mot rapide, pas besoin de davantage, sur le deuxième Gremlins, qui est une sorte de Best of du premier. C'est une réutilisation du premier et de ses ficelles avec moins d'inspirations et plus de gadgets. Même si l'ensemble se suit sans déplaisir, on regrette vraiment qu'il n'y ait pas plus d'inventivité. Un scénario typique d'une suite et une surenchère de Gremlins pas gentils ne donnent pas forcément un bon film. Raté pour cette fois.

Gremlins 1: ****

Gremlins 2: **

13 novembre 2010

Teeth - Film de Mitchell Lichtenstein

teeth_afficheTeeth
Film de Mitchell Lichtenstein (2008)

Avec
Jess Weixler
Hale Appleman
Josh Pais

Durée: 1h38 - Distribution: TFM

 

Dawn est ce que l'on appelle une coincée. Elle anime un groupuscule traditionnaliste où le mot d'ordre est de garder sa virginité jusqu'au mariage. Ce sont des prépubères qui assistent à ses réunions mais cela ne les empèchent pas d'être très au fait de la bible. Dawn respecte ces préceptes mais cela ne l'empêche pas d'y penser de manière de plus en plus insistante. Elle pense à mettre le couvert et se laisse entraîner par un jeune moche (cette fille a d'ailleurs une fascination pour les moches, ce qui me laisse pantois) et à l'occasion de cette première expérience, elle découvre que... comment dire... que son vagin a des dents.

Passé la surprise de cette particularité gynécologique amusante, je me suis tout de suite posé quelques questions, car je suis un garçon pratique: Puisque ce sont des dents, grincent-elles aussi la nuit comme celles du haut? Peut-elle manger par là? Doit-elle utiliser une deuxième brosse à dents? Existe t-il des dentistes spécialisés? Et comment fait-on pour les plombages? Quand Dawn est contente, peut-elle sourire aussi là? Est-que cela pourrait faire office de taille-crayon? Est-ce que cela peut servir de sécurité sur un vélo? (imaginez comment ça pourrait fonctionner). Toutes ces questions sans réponses n'ont cessé de me hanter durant ce film très inégal où la thématique sexuelle est omniprésente.

Le réalisateur donne l'impression d'avoir voulu dénoncer, montrer du doigt, pointer une Amérique sempiternellement coincée du cul et qui, sous des couverts tout à fait respectables, ne se gêne pas pour se jeter dans les pires dépravations. Certes, ce serait intéréssant mais pourquoi ne pas se limiter à un seul registre. On finit par se perdre entre les scènes tristes, les scènes purement explicatives qui relèvent de la chronique et des scènes comiquo-horrifiques plutôt réussies et entièrement vouées à la preuve s'il en est que les garçons (tous âges confondus) sont des porcs. C'est d'ailleurs la première fois que j'aurai aimé être face au public car je n'étais pas le seul spécimen mâle et je pense que dans les scènes qu'on peut sobrement intitulées "moi je tranche dans le vif", certains ont souffert car, dans ces cas-là, il y a une solidarité masculine. En effet, des zgegs sont arrachés, découpés et même pire (je vais peut-être pas tout vous raconter), ça saigne mais pas assez pour obtenir le label "Film d'horreur". Non, vraiment, je suis bien embêté pour donner un genre à cette oeuvre.

C'est donc un OVNI qui nous est présenté. Ce n'est pas déplaisant et c'est même rigolo de voir les thèmes de l'adolescence et de la découverte du sexe malmenées par ces personnages qui n'ont rien de sympathiques et sont surtout inégaux dans leurs traitements. Les personnages des parents sont par exemple bien peu présents, ce qui ne peut pas nous permettre de comprendre - même à la fin - le passé de cette famille d'allumés. Restent les compositions de Jess Weixler dans ce rôle de sainte nitouche transformée en vengeresse sexuelle et de John Hensley (qui vient de Nip/Tuck) en frangin malsain.

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Les dents de la moule

Cela m'a donné l'impression d'un croisement malsain entre XXY et Boulevard de la mort tellement les genres se télescopent. En sortant de la projection, on peut se dire que c'est une réussite mais en réfléchissant un peu, on peut surtout se demander à quoi ça servait véritablement car le côté horrifique n'est pas assez exploité et la satyre morale non plus. on reste sur notre faim devant ce Kill Bill génital qui pourtant promettait bien plus et dont l'idée est géniale.

***

10 novembre 2010

Prom night, le bal de l'horreur - Film de Nelson Mc Cormick

prom_night_afficheProm night, le bal de l'horreur
Film de Nelson McCormick (2008)

Avec
Brittany Snow
Johnathon Schaeck
Jessica Stroup

Durée: 1h28 - Distribution: Sony Pictures

 

C'est la fin de l'année et aux Etats-Unis, cela se termine par un mémorable bal. Donna (Britanny Snow) se prépare fébrilement à cette sauterie car elle sait que c'est un passage obligé dans la vie d'une adolescente... Et en plus, ça lui changera les idées car sa famille s'est faite trucidée par un professeur remplaçant (Jonathon Schaeck) qui était tombé amoureux d'elle. Alors elle fait des cauchemars - ce qui permet au réalisateur un flash-back facile - mais elle est courageuse notre Donna, alors elle arrête de prendre ses cachetons, enfile sa robe, prend son sac à main, n'oublie pas les capotes et saute dans la Limousine parce qu'elle a du pognon à plus savoir qu'en foutre. En effet, là où le lycéen moyen arrive en scooter, elle et ses copains se la pètent gravent et veulent en mettre plein la vue à leurs petits camarades et aux gens qui attendent derrière des barrières (?) devant le grand hôtel où a lieu la fête. Vous avez deviné, le tueur s'est échappé de sa prison, il va alors nous montrer tout son talent pour zigouiller des adolescents puants et la police va nous montrer, quant à elle, une incompétence rarement égalée.

La première question à se poser devant un tel truc, c'est "Pourquoi?". Pourquoi déjà appeler ça un film d'horreur dans la mesure où il est question certes d'éxécutions à la hussarde mais il n'y a pas de quoi s'en relever la nuit dans la mesure où on ne voit absolument rien: les morts ont la délicatesse de ne pas trop saigner, crient peu et ont presque l'air soulagé de se faire dessouder; il est vrai que c'est une sorte de délivrance que de quitter cette distribution.
D'ailleurs, pourquoi une telle distribution? Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. il est vrai qu'ils ne sont pas désservis par les dialogues. les répliques vont certainement devenir cultes mais pas dans le bon sens, comme cette pauvre fille dans l'embarras avec son mec et qui déclare à sa copine l'héroine: "Et en plus, j'ai mes règles". C'est la classe.

Pourquoi s'ennuyer avec un scénario? Ce film est comme une route où on aurait tracé une ligne blanche en plein milieu. Il n'y a plus qu'à suivre. Tout ceci est dénué de suspense, a déjà été vu une centaine de fois et n'est vraiment pas soutenu par une intrigue molle et insipide qui décline les pseudos problèmes d'adolescents geignards et inintéressants. Le meurtrier est le seul personnage digne d'intérêt même si le profil a déjà été croisé sous les traits de Michael dans Halloween, le masque ayant été remplacé faute de moyens - ben oui, il fallait bien payer l'hôtel où se passe l'intrigue - par une casquette.

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Bientôt morts

Pourquoi enfin si peu de rythme? Il est vrai que les vingt dernières minutes sont totalement inutiles, que le réalisateur tente de nous faire sursauter en utilisant des stratagèmes usés à base de jeux de miroirs, de filles qui crient très fort, de criminels qui rodent mais rien ne fonctionne et l'on préfère rire (comme la quasi-totalité de la salle où nous étions) des incohérences de cette production minable.

Il est clair que le scénariste n'a pas fait d'études d'archi sinon comment expliquer la présence puis l'absence d'une cage d'ascenseur devant Lisa, promue reine du bal et future victime à forte poitrine, comment expliquer que cette même Lisa, coincée par le tueur au troisième étage, dévale - car cette conne s'est cassé un talon - un étage pour se retrouver dans le buanderie, qui se trouve donc au deuxième étage de l'hôtel, comment enfin expliquer des portes splendides au beau milieu de la-dite penderie? On pourrait parler des incohérences temporelles puisque le tueur met cinq minutes à rallier la maison de Donna alors que le flic en met le triple, et des incohérences vestimentaires car Donna change de fringues alors qu'elle dort.

Tout ceci est drôle, la salle termina dans une hilarité non contrôlée, certains riant nerveusement en pensant au prix que coûtait la place, d'autres de soulagement car c'était enfin terminé, certains car enfin... qu'est ce qu'on a bien rigolé. Oui, je sais, ce n'était pas le but mais ça fait quelquefois du bien.

°

8 novembre 2010

Wanted : Choisis ton destin - Film de Timur Bekmambetov

 

Fiche technique:

Wanted: Choisis ton destin
Film de Timur Bekmambetov (2008)

Avec
James McAvoy
Angelina Jolie
Morgan Freeman

Durée: 1h50 - Distribution: Universal Pictures

Wesley (James McAvoy) est ce que l'on appelle communément un looser. Sans qu'il y ait forcément un rapport entre ce que je viens de dire et la suite, il est comptable dans une boîte où sa supérieure hiérarchique directe (Lorna Scott) le torture à base d'insultes et de miettes de donuts, il n'a pas connu son père qui l'a abandonné au bout de 15 jours d'existence et sa copine se fait sauter par celui qu'il considère comme son meilleur ami... Mais avec des amis comme ça, on a pas besoin d'ennemis.
Alors qu'il va chercher ses pillules contre les crises d'angoisse, sa vie bascule quand il rencontre Fox (Angelina Jolie) qui lui apprend que son père était un tueur, et d'ailleurs elle aussi, et lui aussi, c'est un tueur. Enfin, Wesley a les capacités, il n'y a plus qu'à les développer. Il rencontre, pour ce faire, toute une bande de mercenaires qui a le pouvoir comme lui d'anticiper les mouvements brusques et de ce fait, d'atteindre leur cible. Ils sont menés par le peu prolixe Sloan (Morgan Freeman) qui lui donne la mission de tuer Cross (Thomas Kretschmann), l'assassin de son père.

Une fois n'est pas coutume, je voudrais saluer et nommer ici les trois scénaristes, à savoir Michael Brandt, Derek Haas et Dean Georgaris qui nous prouvent qu'on peut créer un rebondissement toutes les 20 secondes au détriment d'une certaine logique et que la drogue, c'est pas bien. Je ne sais pas ce qu'ils prennent mais c'est certainement coupé à la thérébentine ou au sucre glace, car le résultat est pour le moins surprenant. L'histoire défie donc toute logique et se base sur une théorie abbérante qui consiste à demander des oracles à un métier à tisser, à utiliser des rats comme arme de destruction massive ou à encastrer une Traban dans un train au milieu de la Moldavie. Vous pouvez donc vous en rendre compte, c'est juste du grand n'importe quoi et pourtant, c'est d'une efficacité rare.

La faute à qui? La faute à un sens de la chorégraphie exhacerbé où les voitures se grimpent dessus, où les balles choisissent - non pas leur destin - mais leur trajectoire, où Angelina Jolie s'éclatent véritablement dans un rôle de tueuse froide et efficace. Ce n'est d'ailleurs pas la seule à tirer son épingle du jeu puisque James McAvoy est totalement crédible car il respecte l'évolution d'un personnage et de sa sacrosainte quête d'identité, pourtant vue et revue. Seul Morgan Freeman a l'air de cachetonner quelque peu dans un rôle qui n'est pas à la hauteur de son talent.

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Allez, choisis un fil

L'esthétisme du film sauve en majeur partie un scénario au delà du bancal et l'on suit avec un certain plaisir des scènes d'une grande violence où le héros apprend la vie à grands coups de tatanes dans la gueule. On s'amuse beaucoup et la salle a rigolé pas mal devant des scènes affligeantes certes, mais réjouissantes. Un film calibré et sympathique.

***

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Le ciné de Gaël
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